2 lectures intéressantes qui ont soutenu mon attention lors de 3 heures TGV entre Paris et Marseille .
Tout d’abord un compte de la DMA 2006 (la messe du marketing direct aux USA) qui a eu lieu à San Fransisco. Réalisé par Yan Claeyssen, Pierre-Marie Desbazeille, François-Xavier Ousselin de chez ETO, le compte rendu souligne les deux problématiques actuels du MD aux USA :
Disposer d’une bdd multicanal intégrée
L’avenir du MD face au Web 2.0, au mass media et au marketing client.
Enfin le livre blanc de l’EBG sur le marketing interactif : "INTERNET MEDIA CANNIBALE !".
544 pages très riches, (72 cas concrets de campagnes Emarketing) fourmillant de copies d’écran et d’emailing en couleurs, bien organisé avec les chiffres clefs d'internet en introduction ... J’ai pris un grand plaisir à le parcourir et à y trouver des exemples de campagnes emailing originals, bien commentés. A acheter les yeux fermés pour qui travaille dans le E-marketing BtoC et aussi BtoB comme source d'inspiration, d'information et de formation.
Un moteur de recherche est maintenant disponible, sur la colonne de droite, pour plonger dans le contenu des articles publiés. Il est basé sur le crawler de google.
Epsilon Interactive, diffuse une étude sur "le comportement des utilisateurs face aux campagnes d’e-mail marketing" réalisée en 2005, à partir d'un panel de 1000 personnes.
L'étude est effectuée annuellement, depuis 5 ans, avec le panel de Greenfield Online (90 000 foyer) qui mélange des populations européenne et américaines.
L'étude est très compléte, (40 slides détaillés) mais 1 000 personnes me semble un volume un peu faible pour une représentativité de la population européenne et américaine.
A la question est la suivante :
Selon quelle fréquence changez-vous d'adresse email principale ?
Les internautes ont répondu de la façon suivante :
La notion d'adresse email principale est très importante, sachant qu'un internaute possède entre 2 à 3 adresses emails (pour les jeux, courriers commerciaux ...). Changer d'adresse principale pour l'internaute n'est pas facile, et génère des contraintes fortes de redirection, d'information de ses destinataires ... Il n'est donc pas étonnant que la durée de vie de ce type d'adresse email soit importante.
Après consultation des professionnels du marketing direct, des parties politiques, la CNIL a émis une recommandation sur l'organisation d'opérations de communication politique. C'est ici : http://www.cnil.fr/index.php?id=2132&print=1
Globalement le consentement préalable est requis pour ce type de campagne politique. Au passage, la CNIL recommande de s'abstenir d'utiliser les télécopieurs ou automates d'appel, désapprouve la gestion des listes d'opposition directement par les partis politiques.
Concrètement, les campagnes politiques par emailing vont devenir très rares.
On conservera précieusement les campagnes politiques déjà reçues car elles risquent de prendre de la valeur et devenir des objets de musée (vendues sur ebay ?)
Exemple d'une des campagnes qui a généré le plus de réactions à la CNIL.
Poursuivant sa lancée des baromètres emailing, Cabestan publie son baromètre mensuel (Télécharger en pdf) sur les campagnes d'emailing BtoB.
4 types de campagnes analysés:
Acquisition : campagne à objectif commercial ciblant exclusivement des prospects.
Information : campagne dont le contenu est principalement rédactionnel : newsletter…
Fidélisation : campagne à objectif commercial ciblant des clients.
Evènementiel : campagne assurant la promotion d’un évènement : invitation à un salon, séminaire, petit-déjeuner, lancement de nouveaux produits ou services…
En BtoB le resultat global est le suivant :
Un détail sur le secteur du service et conseil aux entreprises est offert.
Pas grand chose à dire pour ce premier baromètre. --> Attendons son évolution.
Une récente étude américaine (sur un panel de 1005 internautes) d’EpsilonInteractive, montre qu’environ 66 % des internautes ont été confrontés au blocage des images dans leur messagerie (1005 internautes c'est un peu faible pour un panel représentatif aux usa ...). En France une prochaine étude du SNCD/millemercis confirme ce fait dans des proportions un peu moindre.
Concrètement, l’internaute ne voit les images que s’il en fait la demande sur son logiciel ou service de lecture d’email.
Les internautes ne visualisent plus immédiatement les images des messages, ils doivent en faire la demande et avoir envie d'en savoir plus. C’est un fait qui va s’accentuer avec le temps.
Les raisons de blocage du coté des FAI/webmails sont multiples. Elles sont concrétisées par la publication en juin 2006 d'une recommandation issue de deux associations de FAI (la Maagwh et l’APWG - Anti-Phishing Working Group) qui conseillent de ne pas visualiser les images directement (protection des images pornographiques, sécurité souvent percées des librairies de visualisation des images, code malveillant dans les images …)... Voici un article intéressant sur cette prise de position
L’étude d’Epsilon dresse le bilan suivant actuel :
L’impact ? Pas forcemment très important pour les taux de clic affirme Epsilon.
Les taux de clic pour les fai bloquant les images sont proches de ceux qui ne les bloquent pas.
L’étude précise : « la plupart des utilisateurs activent les images et répondent aux messages lorsqu’ils le souhaitent et lorsqu’ils en ont besoin, même si les images des messages placés en boîte de réception sont bloquées. Le véritable défi pour les e-mail marketers sera donc de s’imposer et de prouver constamment à leurs destinataires que leurs e-mails valent la peine d’être ouverts et que leurs images méritent d’être visualisées’."
Il ne reste plus donc qu'à convaincre les internautes de visualiser vos images après ouvert le message. Quel parcours du combattant ! Si vous voulez savoir que faire pour optimiser la lecture de vos emails, les réponses sont dans la suite de l'article.
Hier dans le JDN est paru article intéressant sur une campagne viral de Perrier assez performante.
Réalisée par Directinet, l'email intègre une vidéo. Patrick Mareuil (Directinet) explique que derrière cette campagne, il y a "une nouvelle technologie pour l'encodage de la vidéo dans l'e-mail, ce qui permet de la rendre très légère, avec un téléchargement immédiatement à l'ouverture du mail".
Allons voir ensemble cet email :
La vidéo est un fichier Windows Media Video (.wmv) qui a l'avantage de permettre une lecture sur un nombre très important de plate-forme. Je n'ai pas vu l'innovation derrière la campagne.
D'une façon générale, l'autre technologie utilisée pour la vidéo dans l'email est le Flash (de macromedia). Le flash semble poser plus de probleme (de sécurité) sur les lecteurs Outlook notamment.
Au sujet des emails video, il existe un article très intéressant sur la compatibilité des formats de video flash en fonction des plate-formes de lecture. "The truth about flash in email".
Le résultat est très négatif et la conclusion est sans appel "Our verdict – don’t do it".
Etonnant, car en France de nombreux routeurs évoquent le peu de problèmes de lecture des Flash dans les emails.
Alors Flash ou pas Flash ?
Enfin à 18h21 arrive un email deCome&Stay dans ma boite aux lettres qui annonce son augmentation de capital : 21 Millions d'Euros (valorisation actuelle de 53,3 M€) Une vidéo est présente mais non intégrée dans l'email. Etonnant car ComeandStay a récemment fait la publicité pour des prestations d'emails incluant des videos. Les cordonniers sont les plus mals chaussés.
Pour ma part Je trouve que la qualité de la vidéo n'est pas en rapport avec une communication financière qui vise à lever 21 M€.
Sinon l'interview de Carole Walter (PDG) qui présente son parcours (pas mal d'embauches), son ambition est claire "dans 3 ans nous serons le N°1 mondial de la publicité par email et mobile (SMS) ". L'email est ici
Un récent BAT bloqué chez un annonceur par un simple "!" dans le sujet me donne l’occasion de vous parler de SPAM Assasin. Ce logiciel (gratuit) est largement répandu dans les entreprises et chez certains FAI/webmail car il est gratuit et existe depuis longtemps (plusieurs versions sont disponibles sur http://spamassassin.apache.org/).
Techniquement, le logiciel se greffe sur le serveur de messagerie et son rôle est de filtrer tous les emails entrant.
Son principe de fitrage repose sur l’attribution d’un score liée à deux parties
Le contenu de l’email (le corps du texte de l'email)
Le header (partie invisible de l’email) qui comprend les adresses d’expédition, de retour etc.
En fonction de règles précises (750 en standard) et modulables, SpamAssassin calcule un score de présomption de SPAM. Si ce score atteint un certain seuil (5 par défaut), l’email est considéré comme SPAM.
Les critères d’attribution de la note (positif ou négatif ils varient de 0,0001 à 1000 ) sont fournis en standard, mais chacun peut les modifier et les adapter suivant son expèrience.
SpamAssassin est assez bavard et permet d'obtenir le comptage détaillé du score. Cf exemple ci-dessous.
Exemple d'analyse de mail.
La note est de 30,2 points sur 6,3 donc le mail est recalé. Dans le détails, cerclé de rouge, les notes les plus marquantes : 0,8 pt car il y a un rul qui contient le .biz, 6,4 pts car je suis dans la base de Spamcop, 0,5 pt car 40 à 50% du message est codé en HTML ....
Les règles de codage sont souvent partagées par les administrateurs sur le réseau Internet qui mettent en ligne leurs propres recettes notamment pour chaque pays.
Pour la version française, chacun peut éditer ses propres règles à sa convenance. Le travail est effectué par les administrateurs réseau et la distinction entre vrai SPAM et courrier commercial de prospection légitime est parfois flou. A cette adresse (http://maxime.ritter.eu.org/Spam/french_rules.cf) on trouve quelques exemples intéressants de règles de filtrage :
"Pour vous désinscrire, cliquez ici" vous pénalise de 2 points
"Cliquer ici" : 2 points
"Vous recevez cet email carvous être un client" : 2 points
...
Les règles ne sont pas toujours faciles à interpréter pour un marketeur, aussi le mieux est de tester votre score.
Dans ce contexte de filtrage, on peut s'intéresser à la solution française Vade retro, commercialisée par Goto et qui est implantée notamment chez Free, Clubinternet, Amen. Le principe de calcul de score est le même que SpamAsssassin avec des règles mieux maintenues (l’abonnement est payant) et mieux adaptées aux emails français.
La nature des règles d'attribution des scores est issue de données statistiques provenant de différentes adresses pièges qui recueillent juqu'à 300 000 emails spam par mois. Une analyse statistique permet ensuite de cerner les facteurs communs à tous les Spam. Quelques exemples de règles
non respect des standards de codage HTML. On constate que parfois, les agences oublient d'enlever des codes HTML spécifiques, qui ont servi à construire la maquette et qui polluent l'email
taille d'image caractéristiques des spams (100*100 pixels ... )
message composé d'une seule image
lien sous forme d'adresse IP (exemples 192.48.67.34/ici.html)
...
Tester ce filtrage est possible : il suffit de télécharger le logiciel qui s'installe sur votre messagerie et de voir le resultat du filtrage ... Parfois étonnant. Un essai sur quelques semaine a donné des resultats intéressants avec quelques faux positifs (bons emails considérés comme spam) intéssants. Les annonceurs anglais ont parfois du mal à passer.
Ci dessous : la copie d'écran des emails considérés comme SPAM à tort
Le ! dans les sujets des emails est vraiment à éviter
Une fois constaté que votre email est un spam chez Vaderetro (ou ailleurs), il ne reste plus qu'à changer les bons paramètres pour qu'il soit accepté. La difficulté est bien là, car le plus souvent, le logiciel ne vous dit rien des raisons de votre filtrage.
Et vous comment gérer vous les règles de filtrage avant vos envois ?
L’abus de la facilité de diffusion de l’email et le manque de créativité et de compétences de certains annonceurs, peut amener à des pressions commerciales chez les destinataires que l’on appelle " Broadcast ".
Une copie d'écran de ma boite aux lettres, destinée aux emails commerciaux illustre ce principe.
Un email tous les jours ouvrés (contexte BtoB) depuis plusieurs mois
Des erreurs régulières sur la personnalisation (1 Bruno Florence, Mr Bruno Florence au lieu de M. Bruno Florence – Mr est la civilité de Mister)
Des points d’exclamation dans les sujets qui sont des facteurs d’assimilation forte au SPAM
Les techniques de cadeau (vélo, fontaine au chocolat, vélo gratuit, cuisine gratuite… ) répétées à outrance
Des accroches parfois risibles ‘votre rentrée sportive gratuite avec votre papier … ‘ .
Tout cela montre l’usure de ce type de campagne, qui ne comporte rien d’illégal vis-à-vis de la la LCEN, mais doit montrer ses limites dans la délivrabilité et lasse les destinataires ...
L’expéditeur est rapidement considéré comme spammeur (ce qui est le cas de cet annonceur dans un bon nombre de blacklist) et la performance des campagnes diminue.
La performance de l’email dans la démarche marketing n’est pas mis en cause, mais le modèle de diffusion en masse est à changer.
Les commentaires récents