Il y a quelques mois, Emailvision rachète SmartFocus (cf. article du 11/04/2011) et nous avions commenté les enjeux et intérêts de ce rachat en prédisant une première intégration de Smart Analyzer (un beau logiciel d'analyse et d'exploration de données développé et vendu par SmartFocus).
Lundi 11 octobre, Emailvision a dévoilé la nouvelle version de son outil : San Paolo, qui intègre donc le module Campaign Commander Entreprise Edition (CCEE, nouveau nom donné à Smart Analyzer de SmartFocus).
L'intégration a donc été rapide, Emailvision propose une interface web séparée de Campaign Commander mais qui permet de communiquer avec cette dernière nativement. CCEE permet de mener des explorations et analyses rapides sur une base, de fabriquer des cibles et agrégats qui sont ensuite déversés dans Campaign Commander pour être exécutés.
Dans le détail, il est proposé au client souhaitant utiliser la brique CCEE de déverser les données d'Emailvision plus ses données dans la base gérée par CCEE. Classiquement, ces données seront :
- Les données standard des clients et des prospects (contenu socio-démographique)
- Le comportemental (ouverture, clic, plaintes….)
- Les transactions sur le web
- Les comportements sur les réseaux sociaux
- …
Une fois cette synchronisation effectuée, CCEE met en place un certain nombre d'agrégats et de modes de calcul de dimension avec lesquels souhaite travailler le client. Chaque nouvelle dimension intégrée génère un coût fixe et éventuellement d'exploitation. Ce travail de paramétrage s'effectue avec les ingénieurs avant-vente qui font leur apparition chez Emailvision. En effet, SmartFocus disposait de cette force de vente et de mise en place nécessaire à son logiciel. Pour vendre CCEE, Emailvision a considéré comme nécessaire la création d'une nouvelle équipe d'ingénieurs avant-vente, complémentaire à l'équipe de commerciaux actuels.
Une fois les données déversées, les dimensions de travail définies, CCEE offre ensuite une belle interface de parcours des données. CCEE précalculant les résultats (fonctionnement proche d'un cube analytique), les temps de réponse sont quasi instantanés. Lors des démonstrations, cette rapidité d'exécution de profondeur d'exploration provoque souvent un effet "Waoouu" chez le client ou prospect.
Ci-dessous quelques copies d'écran des analyses que peut réaliser CCCI.
Dans la colonne de gauche, on peut déployer les différentes données, les faire glisser par un Drag and Drop vers la zone de travail au centre. Ci-dessous, la solution travaille sur ma dimension membre et visualise les différentes intersections entre les 3 données : acheteurs de produits Adidas, membres de la base de 19 à 34 ans et achat inférieur à 500 euros dans les 60 derniers jours.
Sur cet écran qui permet de réaliser des tableaux croisés (proche des tableaux croisés dynamiques d'Excel), il est possible de mener très librement des analyses croisées entre plusieurs dimensions (ici récense d'achat et montant d'achat) et de sélectionner facilement une intersection pour continuer ensuite l'analyse.
Enfin, l'interface permet librement d'agencer différentes fenêtres d'analyse pour peaufiner ses explorations.
Les segments fabriqués sont ensuite déversés dans Campaing Commander pour exploitation dans une campagne. La colonne source ci-dessous indique la provenance de CCEE.
Une vidéo présente l'ensemble en action
L'outil est souple d'utilisation, nécessite bien sûr un apprentissage, mais permet d'explorer finement ses données. Le logiciel sous SmartFocus était vendu sous forme de licence avec un prix d'entrée (intégration comprise) d'environ 400 K€.
Emailvision envisage un prix d'entrée de 5 000$, soit environ 3 500 € par mois plus quelques milliers d'euros pour la gestion des flux et l'intégration des données standards. Enfin une facturation fonction du volume de données gérées dans CCEE est à ajouter.
Il est à noter que cette première version ne permet pas le déversement régulier et automatique des données de CCEE vers Campaign Commander (prévu dans une prochaine version).
CCEE est un pari audacieux pour Emailvision qui offre ici une avancée intéressante sur le domaine analytique et de l'exploration des données. Le deuxième pari est d'intégrer une force commerciale d'avant-vente, plus technique et marketing, qui portera un discours conseil plus élaboré qu'actuellement.
Enfin, une fois l'outil implanté, il faut savoir mener les bonnes analyses et interprétations pour pouvoir pleinement l'utiliser. Le conseil autour de CCEE peut être nécessaire pour développer et mettre en place ces analyses et y associer des actions marketing pertinentes.
1 pré-requis tout de même et pas le moindre : avoir une base un minimum qualifiée pour pouvoir utiliser l'outil... ce qui n'est pas le cas de la majorité des annonceurs !
Rédigé par : thewebmarketeur | 04 novembre 2011 à 10:24
Ou c'est exact, mais sans données homogènes et de qualité, difficile de réaliser des analyses avec Emailvision ou tout autre outil. Toutefois les données autour de l'emailing (clic, ouverture, abonnement, désabonnement...) devraient être de "qualité" car elles sont fournis par Emailvision ...
Rédigé par : Pignonsurmail | 07 novembre 2011 à 12:25
C'est du comportement-appending ;)
Je me suis toujours demandé si de tels enrichissements étaient autorisés...
Rédigé par : Jérôme Gays | 07 novembre 2011 à 16:25